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Comment acheter un véhicule au Canada pour un roadtrip aux USA ?

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Vous l’aurez remarqué, on aime bien ne pas faire les choses comme tout le monde – et se mettre des bâtons dans les roues, par la même occasion –, et on s’était donc mis en tête pour notre roadtrip Américain de trois mois d’acheter un véhicule au Canada puis de le revendre à la fin du voyage, au lieu de s’orienter simplement vers une location plus classique – pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué -. On était persuadés que ce serait plus rentable, plus pratique, assez facile … mais, L’ÉTAIT-CE VRAIMENT ? – suspens insoutenable –

Dans cet article, on vous raconte l’ascenseur émotionnel qu’a été l’achat de ce véhicule Montréalais, et on vous donne plein de bons conseils pour ne SURTOUT pas refaire les mêmes erreurs que nous. Tant qu’à faire.

100 jours de roadtrip aux USA : louer ou acheter un véhicule ?

Le prix exorbitant des locations

On avait fait notre petit calcul – idéaliste – avant de partir, et pour plusieurs raisons, on a décidé d’acheter la voiture de notre roadtrip à Montréal. En fait, on avait remarqué qu’une location pouvait vite devenir très coûteuse, surtout lorsque l’on a besoin de faire beaucoup de kilomètres et de sortir du pays. Si l’on comptait le fait de devoir louer un gros véhicule type 4×4, avec kilométrage illimité, une assurance internationale, plus le dépôt du véhicule dans un autre état que celui d’origine … le budget explosait. Surtout, on voulait aménager notre petit SUV 4×4 comme on le souhaitait : mettre des matelas à l’arrière, occulter les fenêtres … On aurait un peu dû détruire la voiture de location, en soi.

En se renseignant sur la toile, on s’est vite aperçus qu’il était tout à fait possible d’acheter et d’assurer un véhicule à Montréal en tant que français, alors qu’aux USA, il est impossible d’assurer un véhicule sans avoir de compte bancaire dans le pays. Pour l’assurance, on avait lu que Desjardins assurait à peu près n’importe qui, il fallait juste avoir le PVT ou au moins le visa touriste valable 6 mois (AVE).

Un véritable coup de poker

Le plan était donc d’acheter une voiture fiable aux environs de 7.000 $ à Montréal, de faire notre roadtrip de 20.000 km à travers les États-Unis, puis de revendre le véhicule à Vancouver quasiment au même prix (les voitures se vendent plus cher là-bas) et de prendre ensuite un vol interne Vancouver-Montréal pour pouvoir prendre notre vol international jusqu’à Paris. Financièrement, ça semblait être la solution la plus rentable, même s’il restait beaucoup d’inconnus à l’équation, à savoir :

  • Les coûts éventuels en cas de grosses pannes ou accidents (moteur, embrayage, courroie …),
  • Le fait de ne pas réussir à acheter un véhicule dans les temps à Montréal,
  • Le fait de ne pas réussir à revendre ledit véhicule dans les temps à Vancouver et de devoir annuler/décaler le vol interne ou international,
  • Le fait de ne pas réussir à vendre la voiture à un bon prix (minimum 6.000$),
  • Le coût réel de l’assurance, de l’immatriculation et des divers frais liés à l’entretien du véhicule

On est bien d’accord, ça restait donc un petit coup de poker. Soit ça passait, soit ça cassait.

Pour mieux comprendre l’estimatif qu’on avait en tête, je vous ai fait un merveilleux tableau :

Achat et revente d’un véhicule Location d’un véhicule
– Achat d’un véhicule à Montréal : 7000 $
– Revente au minimum : 6000$
– Assurance internationale : 1500 $/ an
– Entretien du véhicule ≈  300 $
– Vol Interne : 700 $
– Kilométrage illimité, gros véhicule type SUV, assurance nationale et internationale, dépôt du véhicule dans un autre état que celui d’origine, voyage d’une durée de plus de 3 mois
Prix : 5000 – 6000 $
Coût total : 3.500 $ Coût total : 5.000 – 6.000 $

Il s’agit bien-entendu d’un estimatif, la réalité a été toute autre et je vous mettrais le vrai tableau en fin d’article.

JOUR 1 : L’achat d’un véhicule à Montréal

Fiabilité ou style ? Choisir son camp

Après avoir fait le tour de Kijiji et de Facebook Marketplace, on décide d’aller chez les cars dealers dès le lendemain matin de notre arrivée. À la base, on souhaitait investir dans un gros Ford Escape typiquement Américain – vivre le rêve Américain, quoi – , mais un ami Canadien spécialiste des véhicules d’occasions nous a vite fait redescendre sur terre en nous déconseillant clairement d’acheter du Ford : C’est grossier, mal conçu, très peu fiable. Mince. Nous qui misions tout sur le fait de n’avoir aucune réparation à faire pendant notre périple, on commence à prendre peur. Car si on veut que notre achat/revente soit plus rentable que le prix d’une location, on ne doit pas avoir de grosse panne. Il nous conseille de nous orienter vers les Japonaises ou les Coréennes, notamment la marque Toyota, très fiable et robuste. On est un peu blasés car on voit le rêve Américain peu à peu s’envoler … mais après tout il faut savoir ce qu’on veut, de la fiabilité ou juste du style ? – les deux en même temps n’étant pas dans notre budget – On décide donc d’être raisonnables et de jouer la sécurité en écoutant ses conseils.

Au total, on fait 4 cars dealers durant cette journée. On voit des dizaines de véhicules, certains en bon état, d’autres complètement rongés par la rouille.

Good to know : Les traces de rouille sont une composante essentielle lors d’un achat à Montréal car presque toutes les voitures sont rouillées à cause du sel déversé sur les routes une grande partie de l’année pour dissoudre la neige. La rouille agit comme un véritable champignon et se répand peu à peu partout sur le véhicule (même à l’intérieur du moteur) et celui-ci devient vite impossible à revendre ou dans le pire des cas, hors d’usage.

L’absence de contrôle technique au Canada

Il faut savoir qu’au Canada, il n’y a pas de contrôle technique comme en France avant la vente d’un véhicule. Il faut se fier à l’historique de la voiture, un document appelé le CARFAX/CARPROOF qui recense toute la vie de la voiture et notamment les accidents majeurs. Donc, après avoir évité toutes les voitures rouillées ou anciennement accidentées, on finit par jeter notre dévolu sur un Hyundaï Santa Fe de 2011 en super état, jamais accidenté et sans aucun point de rouille – oui, on l’a étudié sous toutes ses coutures – à 7700 $. On donne l’acompte au car dealer (un Lyonnais installé à Montréal depuis plusieurs années) soit au total 1000 $ en carte bleue et on retourne à l’appart fier de notre trouvaille, mais néanmoins un peu inquiet de l’absence de contrôle technique – en tant que français, on n’a pas l’habitude –

Good to know : On aurait bien aimé s’orienter vers une vente entre particuliers, mais il n’en existe que très peu au Canada contrairement à la France. Le marché d’occasion Canadien est monopolisé par les cars dealers, sorte de garages spécialisés dans la revente de véhicules d’occasions.

JOUR 2 : ASSURER UN VÉHICULE CANADIEN EN TANT QUE FRANÇAIS

J’aurais pu être plus réaliste et titrer :  » S’ASSURER AU CANADA : MISSION IMPOSSIBLE  » ou  » LA GALÈRE INTERNATIONALE DE S’ASSURER EN TANT QUE FRANÇAIS  » mais je ne voulais pas vous décourager d’entrée. Au moins être polie, et attendre la fin de cette partie. J’ai visiblement changé d’avis – trop d’amertume, c’est encore trop frais –

L’excès de confiance

C’est donc dès notre lever que l’on se met en quête d’un assureur pour notre petit SUV baptisé Harold. Comme prévu (et hyper confiants), on appelle l’assureur Canadien Desjardins, réputé pour assurer « tout le monde ».

« Allô oui bonjour, on souhaiterait souscrire une assurance auto s’il vous plaît. Oui nous résidons au Canada depuis peu – on donne l’adresse de nos amis -. Sortir des frontières avec le véhicule ? Euh oui un peu. Par la suite. Probablement. Si nous sommes Canadiens ? Non nous sommes Français, et nous avons l’AVE en attendant de voir si le Canada nous plaît et de s’inscrire pour le PVT – mensonge éhonté. Mais nous restons au minimum six mois – Pinocchio le retour. Alors non nous n’avons pas de permis Canadien mais nous avons un permis international. »

Au fur et à mesure, le vent tourne. Au bout de quelques minutes, la nana comprend qu’on va voyager avec le véhicule et ne pas vraiment rester au Canada, malgré tous nos efforts pour le lui cacher. Elle finit par gentiment nous dire que de toute façon, sans PVT et sans permis Canadien, ils ne pourront pas nous assurer – mensonge éhonté de leur part cette fois, ce n’est dans aucun règlement ou texte de loi –. J’insiste un peu, elle me dit qu’elle ne répond pas à ce genre de demandes. Je raccroche, et c’est la douche froide.

À cet instant, on se dit que si les assureurs réputés pour être  » les plus souples » nous recalent, comment va-t-on bien pouvoir réussir à l’assurer, notre bolide ? On part dans moins de cinq jours, et ça se bouscule dans nos têtes. Que faire si personne ne nous assure ? On annule le voyage, on revend à perte la véhicule ? C’est à peu près à ce moment que l’on s’est un mis à paniquer.

Se tourner vers d’autres assureurs

C’est ainsi que commence le marathon d’appels. Au fur et à mesure, notre discours commence à se roder et on a réponse à tout :

 » – Le permis Canadien ? Oui bien sûr, j’en ai fait la demande je devrais avoir le numéro dans quelques semaines/mois « ,  » – Partir à l’étranger ? On va juste aller un week-end à New York pour visiter, sinon nous resterons au Canada – en apprenant qu’on pouvait rappeler bien plus tard pour modifier et augmenter le nombre de jours à l’international des contrats d’assurance -,  » – La demande de PVT ? Oui oui, c’est prévu également… »

On essuie au total 4 ou 5 refus, de la part de compagnies d’assurances et même de courtiers en assurance qui refusent de prendre notre dossier – encourageant -, on finit donc au 4ème jour par être totalement … désespérés.

Good to know : On apprends grâce au net que l’assurance est un droit au Canada. Les assureurs ne peuvent pas vous refouler indéfiniment. Si personne ne veut vous assurer, vous devez contacter le GAA (Centre d’information du Groupement des assureurs automobiles) au bout du 5ème refus, et monter un dossier en reprenant exactement les noms des assureurs vous avez contactés, les dates et les motifs de refus. Ils se chargeront ensuite de rappeler le premier assureur et de le forcer à vous assurer, même à un prix exorbitant. Prenez donc des notes !

La délivrance du 5ème jour

Notre ami Canadien – décidément, sur lui – nous conseille d’appeler son assureur. Il est un peu « haut de gamme », mais ils n’ont pas l’habitude que des voyageurs les appellent – contrairement à Desjardins – et ça vaut peut-être le coup de tenter notre chance.

C’est donc parti pour un ultime appel à l’assureur BEL AIR DIRECT cette fois, toujours avec notre discours bien rodé. L’appel dure cinq minutes, les questions sont à peu près les mêmes que les autres assureurs, et le gars au bout du fil est assez sympa. Il nous dit qu’on va recevoir un mail de confirmation résumant notre demande et son coût, et qu’on recevra la carte d’assurés dans une semaine par la poste. Sept minutes plus tard, on raccroche, et on n’en croit pas nos oreilles. ON EST ASSURÉS.

À J-2 du départ, c’est la délivrance, et cette nouvelle sonne comme une bénédiction, comme un signe du destin. On a réussi, et on part vraiment faire le tour des États-Unis pendant 3 mois. On saute de joie et on file à l’apéro pour fêter ça. Et souffler. Enfin.

JOUR 6 : LES PÉRIPÉTIES CONTINUENT

Un faux espoir ?

Le lendemain, on ne reçoit toujours pas le mail de confirmation. Se serait-on emballés trop vite ? On rappelle l’assureur, qui nous dit après deux minutes d’apnée – de notre côté – que c’est en raison d’un souci de modèle de véhicule. On redonne la bonne référence, et on respire à nouveau. L’après-midi, on reçoit enfin ce fameux sésame. Nous sommes joie. Pour ce qui est de la carte d’assuré, nos amis nous la prendront en photo une semaine plus tard et nous l’enverront par mail. Ce n’est pas l’original, mais en cas de contrôle, on espère que ça passera. Il faut dire qu’on n’a pas vraiment d’autre solution, de toute façon.

La peur au ventre pendant 100 jours

Plus tard dans l’aventure, l’assureur nous rappellera et nous fera plusieurs frayeurs, du style « Avez vous reçu votre permis Canadien ? Nous aurions besoin du numéro » ou encore « Votre compte bancaire français ne fonctionne pas Monsieur, il nous faudrait un compte canadien pour plus de facilité ». Alors on finit par donner le compte de notre ami Canadien pour être tranquille, et on les fait patienter encore et encore pour ce fameux permis Canadien. Et on serre les fesses, pendant 100 jours.

Coût total de l’assurance auto

Au final, ne pas être assurés chez Desjardins était un bel acte manqué, puisqu’il faut savoir que chez eux les assurances se paient à l’année entière, et non au mois. Nous aurions donc payé environ 1800$ pour être assurés seulement trois mois, sans possibilité d’être remboursés pour les mois restants. Alors qu’avec notre nouvel assureur, certes on paie un peu plus cher, mais au mois ! Soit 210$/ mois, au total 630$ pour les trois mois. Et un courrier ou un appel suffisent pour résilier notre contrat, monnayant environ 70$ de frais d’interruption anticipée. Dans tous les cas, ça reste super avantageux, et on vous le montrera dans le tableau final en fin d’article.

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C’est le Jour d’aller chercher la voiture, Harold is coming !

On est trop heureux de récupérer petit Harold et de pouvoir enfin commencer à « l’aménager ». Mais avant ça, on a dû :

  • Prendre un Uber pendant 45mn pour 40 euros pour nous amener une nouvelle fois au car dealer à l’autre bout de la ville
  • Retirer en cash le reste du montant dû, soit 6700$ Canadiens (le car dealer ne souhaitait pas prendre une CB française à cause des frais de transaction), exploser les plafonds de toutes nos cartes bancaires et tomber sur un distributeur qui ne distribue que des billets de 50$.

En fin de journée, on récupère enfin la bête, et il nous reste une dernière chose à faire avant de partir : l’immatriculer.

Immatriculer son véhicule au Canada

La dernière étape pour conduire petit Harold en toute légalité était de passer à la SAAQ, un établissement qui s’occupe de délivrer les immatriculations et les permis de conduire à Montréal, pour obtenir le certificat d’immatriculation ainsi que la plaque du véhicule.

1.200$ s’il vous plaît. En cash. Et avec le sourire. Merci.

Je vous conseille d’arriver relativement tôt le matin, car il y a toujours la queue, et l’attente peut être plus ou moins longue. On arrive donc au guichet, et une nouvelle fois, le gars tique sur le fait que nous n’ayons pas de PVT. On lui montre notre attestation d’AVE, il nous déclare qu’il n’a jamais eu ce cas de figure et qu’il ne sait pas si « ça va passer dans la base de données ». Il rentre les infos, et au bout de quelques minutes de suspens supplémentaires – on était plus à ça près, de toute façon – notre dossier est validé.

On s’attend donc à payer 10% du prix de notre véhicule comme prévu, soit la modique – et déjà onéreuse – somme de 770$. Et là, le gentil monsieur nous explique que comme notre véhicule a moins de 10 ans, il est côté dans une base de données – du style l’argus en France – et que donc son prix n’est pas celui que nous avons payé, mais celui qui est dans le fichier. Il consulte alors ce fameux fichier et là, la poisse nous poursuit : 12.000$ soit la somme de 1.200$ à régler.

Nous n’étions pas du tout au courant de ce calcul, et si l’on avait su, on aurait BIEN SÛR pris un véhicule de plus de dix ans. On est saoulés, blasés, et encore bien plus quand le gars nous annonce qu’il ne prend pas la CB et qu’on doit à nouveau se coltiner le distributeur de billets de 50$ de l’autre côté de la rue… Mais bon, après ça, on pourra enfin partir, et au final, on se dit que c’est le principal (enfin, on s’en convainc très fort pour ne pas tout flanquer par terre et faire rentrer le guichetier dans son ordinateur).

FIN DE L’HISTOIRE : RENTABLE OU PAS D’ACHETER SA VOITURE AU CANADA ?

Retour anticipé de notre séjour aux USA

Pour des raisons médicales, on a dû interrompre le voyage deux semaines avant d’arriver à Vancouver, et on est retournés en urgence à Montréal pour que je puisse me reposer et passer d’autres examens médicaux.

La rouille, toujours la rouille

Nous n’avons donc pas pu vivre l’expérience de revendre notre voiture à Vancouver, mais nous avons tout de même appris une chose : certes, les voitures se vendent plus cher à Vancouver, mais les voitures Montréalaises ne se vendent pas du tout dans cette région en raison de la rouille ! Encore et toujours cette fameuse rouille qui n’inspire pas confiance et donne aux véhicules Montréalais une très mauvaise image. En somme, si votre voiture est immatriculée à Montréal, certains Vancouvérois ne se déplacent même pas en sachant ça. On était donc plus très confiants de revendre le véhicule là-bas au final, surtout en à peine dix jours.

Pas de contrôle technique, mais un contrôle quand même

Autre fait important que nous ignorions : Pour se rassurer, les acheteurs de véhicules apportent dans la plupart des cas la voiture en question au garage pour un check-up avant l’achat, une sorte de mini contrôle technique. Chose que nous n’avions pas du tout faite lors de notre achat, mais qui aurait sûrement eu lieu lors de la revente à un particulier, ce qui allonge pas mal le délai de vente (il faut compter environ une à deux semaines pour avoir un rendez-vous dans ces garages…)

Et la fin de l’histoire, alors ?

On a donc finalement revendu notre véhicule à Montréal, et pour ne pas avoir à galérer – j’étais déjà bien assez malade – on s’est dirigés vers le même car dealer qui nous avait vendu Harold trois mois plus tôt. Bien entendu, on a dû un peu le brader (on aurait pu le revendre bien plus si on avait eu le temps et le courage de le mettre sur kijiji…) mais tout ce qui nous importait, c’était d’avoir la paix et de rentrer en France au plus vite. Trois mois plus tard et 22.000 bornes en plus, nous en avons donc tiré 6.400$. Et nous n’étions pas mécontents, car notre car dealer a même accepté de nous payer en cash pour éviter les problèmes de compte bancaire et de virement international. Dans l’affaire, on s’en sort pas trop mal.

Remboursement des frais d’immatriculation

On a appris durant notre séjour que, de même que pour l’assurance, les frais d’immatriculation étaient remboursables en cas de revente du véhicule avant la fin de l’année, et que les mois non utilisés étaient restitués. Nous étions donc comme des petits fous d’apprendre ça, jusqu’au jour de la revente où nous nous sommes présentés de nouveau à la SAAQ.

Il y a les rumeurs… et puis la vérité.

De retour dans la queue interminable de la SAAQ, on nous annonce après tant d’attente que 50$ allait nous être restitués. On reste donc dans l’incompréhension et on demande à la guichetière pourquoi, pourquoi seulement 50$, où sont donc passés les 900$ manquants ?!

On nous annonce alors que ce que nous avons payés n’est pas remboursable puisqu’il s’agit des frais de transfert du véhicule (la TVQ, une sorte de TVA mais applicable à chaque vente, même d’occasion) et que ce dont on peut se faire rembourser au prorata, ce sont uniquement les frais d’immatriculation qui sont en fait … ridicules. Donc encore une fois, c’est un fail épique, et on paie très cher notre manque d’information.

ACHAT D’UN VÉHICULE AU CANADA : ERREURS À NE PAS COMMETTRE ET CONSEILS AVISÉS

Donc, pour vous éviter les mêmes embûches que nous, voici un petit récap des choses à faire ou pas lorsque vous achetez un véhicule au Canada :

Niveau véhicule :

  • Acheter un véhicule de plus de dix ans pour éviter de payer trop de frais de TVQ lors de l’immatriculation à la SAAQ
  • Faire passer un check-up au véhicule dans un garage avant l’achat (car pas de contrôle technique au Canada)
  • Ne jamais acheter de véhicules rouillés (même un peu) ou anciennement accidentés
  • Prévoir un compte bancaire Canadien pour le règlement du véhicule ou augmenter ses plafonds de carte bleue pour retirer suffisamment de cash.
  • Ne pas se ruer vers les marques Ford, Mazda … privilégier Toyota ou Nissan, beaucoup plus fiables.
  • Prévoir au moins une bonne semaine pour l’achat, l’immatriculation et l’assurance, puis 10-15 jours pour la revente
  • Ne pas hésiter à appeler des garages pour bloquer des créneaux même avant d’avoir un véhicule en vue. Les délais pour les checks-up peuvent être assez longs.
  • Ne pas revendre un véhicule Montréalais à Vancouver, les Vancouvérois fuient les véhicules en provenance de cette région à cause de la rouille.
  • Toujours demander le CARFAX/CARPROOF, sorte d’historique du véhicule.

Niveau assurance

  • Ne pas hésiter à dire aux assureurs que la demande de permis Canadien est en cours,
  • Ne jamais dire explicitement que le véhicule est prévu pour voyager, suggérer une sortie du territoire infime et occasionnelle puis ensuite rappeler pour modifier le contrat d’assurance et augmenter les jours à l’international,
  • Avoir une adresse Canadienne (demander à des amis, à des connaissances) et dire que vous vivez là-bas,
  • Avoir un compte bancaire Canadien (ou celui d’un ami) pour faciliter les transferts d’argent,
  • Avoir un PVT, ou au moins un AVE comme nous, et suggérer que le PVT est en cours…
  • Faire comprendre votre intention/envie de rester vivre et de travailler au Canada,
  • Prendre un contrat d’assurance au mois et non à l’année, résiliable à tous moments.
  • L’assurance au Canada est un droit : Si l’on refuse de vous assurer, au bout du 5ème refus, contacter le GAA.

Tableau récapitulatif achat vs location d’un véhicule pour un roadtrip de 100 jours aux États-Unis

Achat d’un véhiculeLocation d’un véhicule
– Achat d’un véhicule à Montréal : 7700$
– Revente à Montréal : +6400$
– Assurance Nord Américaine : 630$
– Frais de résiliation anticipée assurance : 70$
Frais d’immatriculation du véhicule : 1200$
– Restitution frais immatriculation : +50 $
– Entretien du véhicule (filtres, vidange) : 100$
– Kilométrage illimité, gros véhicule type SUV, assurance Nord-Américaine, dépôt du véhicule dans un autre état que celui d’origine, voyage d’une durée de plus de 3 mois : 5000 – 6000 $
Coût total : 3.250$Coût total : 5.000 – 6.000 $

Soit un gain moyen d’environ 2.500$ comparé à une location. Et encore, nous aurions pu faire mieux si nous avions comme prévu pris le temps de revendre le véhicule à un particulier, ou acheté une voiture de plus de dix ans … dans ce cas là, l’achat peut vraiment devenir un coup très rentable !

Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Dans ce calcul, il ne faut pas compter uniquement la rentabilité monétaire. Car faire ce qu’on l’on a fait nous a procuré un énorme stress, entre les rebondissements avec l’assurance, les potentielles pannes graves du véhicule, la revente dans un timing sérré … tout ça mis bout à bout, on a fini par se dire : est-ce que ça en vaut vraiment la peine ?

Sur le coup, on vous aurez dit que non, tant on était usés de toutes ces péripéties. Mais finalement, avec le recul, on ne regrette pas d’avoir vécu tout ça, ces défis ont fini par faire partie intégrante de notre roadtrip et mine de rien, ça nous laisse des souvenirs rigolos à raconter. Au-delà de l’aspect monétaire, c’est une expérience qu’on est contents d’avoir eue, même si on a eu parfois vraiment très très peur de ne pas s’en sortir.

Pour acheter une voiture au Canada pour son roadtrip, il faut être vraiment débrouillard, aimer les montagnes russes et ne pas avoir peur de jouer au poker. Si vous êtes plutôt pour la tranquillité d’esprit et la sécurité, je vous conseille alors de vous orienter vers une location, option bien plus sereine !

roadtrip usa
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Si vous avez des questions quant à cet achat, n’hésitez pas à nous laisser un petit mot !

Bon roadtrip

Mel ☾

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2 comments

  1. Coucou! Que de péripéties, on a eu la même chose il y a 8 ans lors de notre PVT avec les assureurs ! On a finalement atterri chez Bel Air nous aussi, très sympa et professionnel. Un peu plus cher mais plus souple.
    Je vous suis depuis peu et si j’avais vu plus tôt je vous aurais conseillé cette compagnie d’assurance! Mais vous avez gérés chapeau!!! Bonne continuation dans vos projets!!

    1. Ahah c’est énorme qu’il vous soit arrivé la même chose !! Oui Bel air finalement on ne regrette pas, ils sont top sur tous les points.
      Merci pour votre petit mot et à très vite 🙂 Mel