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Les 5 erreurs à ne pas commettre lorsqu’on débute en free-lance

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J’ai du mal à compter, mais je pense que ça fait maintenant un peu plus de cinq ans que je me suis mise à mon compte en free-lance. D’abord dans le domaine de la vidéo, j’ai peu à peu bifurqué dans le milieu du web, pour finalement devenir Directrice Artistique web à temps plein. Mon métier consiste donc à créer des web-designs pour les sites internet de mes clients, mais je m’occupe aussi de leur communication digitale de manière globale, en passant par la création d’identités visuelles, la création de contenu photo, vidéo, textuel, la gestion des réseaux sociaux, jusqu’au référencement naturel et payant (en binôme avec Ben, free-lance en webmarketing). Vous connaissez les slasheurs, slasheuses professionnels ? Eh bien c’est un peu nous, on est les couteaux suisses du web.

Alors comme en cinq années d’activité j’ai commis pas mal de boulettes et vu pas mal de choses dans mon entourage de freelances, je souhaitais vous faire un petit retour d’expérience sur les erreurs à ne pas commettre lorsqu’on décide de commencer son activité. Au cas où ça pourrait vous éviter quelques soucis. On ne sait jamais.

Vous êtes prêts ? C’est parti.

1 – S’isoler

C’est tentant, lorsqu’on commence. On traîne en jogging jusqu’à midi – si ce n’est plus – devant son ordi, on savoure cette douce sensation de ne pas devoir se lever aux aurores pour emprunter un métro bondé, on profite à fond de cette liberté depuis si longtemps convoitée. Et pourtant, c’est bel et bien le premier piège dans lequel il ne faut pas tomber lorsque l’on se met à son compte. Alors certes, la première semaine, vous avez carte blanche – il faut bien savoir se délecter de ce début de réussite, tout de même –. Pour ce qui est de la suite, les petits chats : IL VA FALLOIR SE BOUGER. Se faire violence pour instaurer dès le début une bonne routine de travail avec des horaires, un bon cadre, de bonnes habitudes. On prend donc le temps de s’installer un vrai « coin travail » dans son appartement, de se doucher et de s’habiller tous les matins – votre hygiène ne me concerne pas hein, c’est plus une question d’estime de soi –, de planifier ses journées, de répartir sa charge de travail et de se fixer des horaires.

Une fois cette étape capitale franchie, il faudra trouver très rapidement un endroit où travailler en dehors de chez vous. En effet, il est important de se planifier au minimum deux jours par semaine de travail dans un espace de co-working ou dans un café pour free-lances afin de pouvoir rencontrer des gens, développer votre réseau, demander de l’aide, et tout simplement pour ne pas vous isoler. Car la vraie problématique du free-lance qui débute, c’est celle-là. C’est de se retrouver seul chez soi, sans collègues avec qui prendre le café, sans patron à qui tenir tête, sans foule à affronter matin et soir. À tel point que certains d’entre nous (ça a d’ailleurs été mon cas) développent une certaine phobie sociale, n’ayant plus l’occasion de se mêler quotidiennement aux gens, de parler en public ou d’interagir régulièrement en société. C’est une habitude qui se perd plus vite qu’on ne le pense, et ça peut devenir, à terme, sacrément handicapant.

Donc, même si c’est tentant de faire l’ermite un moment, forcez-vous à sortir, à travailler à l’extérieur, à voir du monde et surtout d’autres free-lances de votre domaine. Il en va de votre survie d’entrepreneur, et de votre survie d’être humain tout court.

2 – Se décourager

Trouver les premiers prospects peut s’avérer une tâche assez fastidieuse et décourageante. On ne sait pas par où commencer, comment démarcher, comment inspirer confiance, ni même comment se vendre. Les clients tardent à arriver, ou arrivent de manière trop sporadique, et ça finit sérieusement par nous saouler. On commence alors à douter de nous, le fameux syndrome de l’imposteur revient bénévolement nous torturer et on perd le peu de confiance en nous qu’on avait si durement acquis – et ce en moins de temps qu’il ne faut pour faire cuire un oeuf à la coque – Alors NON, il ne faut pas baisser les bras au premier obstacle. Il ne faut pas non plus se remettre en question tous les quatre matins, douter de ses compétences, de sa légitimité, de ses capacités. Vous connaissez l’expression « Rome ne s’est pas fait en un jour », mais vous pensez qu’elle ne s’applique pas à vous ? Eh bien laissez-moi vous dire que vous avez tout à fait tort, car c’est bien de cela qu’il s’agit. C’est en s’armant de patience et de persévérance que vous pourrez vous construire votre petit monde rien qu’à vous. Un petit cocon confortable et safe composé de vos clients les plus chers, les plus fidèles, ceux qui vous font confiance et comptent sur vous. Ceux qui n’auront pas peur de vous rémunérer à votre juste prix, car ils connaîtront votre vraie valeur. 

Mais d’abord, vous devrez passer par des phases pas très cool de passage à vide, où vous tâtonnerez le terrain, pas très sûr de vous. Vous démarcherez sûrement maladroitement, vous n’arriverez pas à enchaîner les contrats de manière régulière, encore moins à vous faire un salaire complet chaque mois. Et vous savez quoi ? C’EST NORMAL. Les premiers mois voire la première année peuvent être épuisants physiquement et moralement. Vous commettrez beaucoup d’erreurs formatrices qui vous permettront d’apprendre et d’avancer dans votre vie de free-lance. Dans les moments compliqués, il faudra s’accrocher solidement à ses rêves et avoir les épaules assez robustes pour endurer toutes sortes de désagréments. Car au final, ça en vaut la peine.

D’un client à un autre, d’un projet au suivant, vous commencerez à prendre confiance en vous, à cerner votre domaine, ses codes, à mieux apprivoiser votre milieu, les acteurs qui le compose. Vous apprendrez aussi énormément sur vous, votre comportement s’ajustera au fil des missions, et vous saurez au fur et à mesure ce que vous voulez, et surtout, ce que vous ne voulez plus.

Et puis dites vous bien que si c’était si facile, tout le monde le ferait.

3 – Se surcôter / sous-côter

J’ai pu observer tout un tas de comportements chez les free-lances durant ces cinq dernières années, et notamment celui de se surcoter ou, à l’inverse, de se sous-coter – oui, on dirait que je parle de l’argus, mais en fait, non -. Dans les deux cas, cela peut devenir problématique : 

  • Cas n°1 : Je me sur-estime et je fixe un tarif bien au dessus de la moyenne. Ça arrive à un certain nombre de jeunes free-lances qui, très confiants, savent ce qu’ils valent et sont un peu trop sûrs de leurs compétences, et estiment devoir être rémunérés à leur « juste valeur ». Très souvent, ces free-lances se retrouvent sans contrats ayant eu les yeux un peu plus gros que le ventre, où lorsqu’ils décrochent des contrats, sont en dessous des attentes du clients en termes d’efficacité ou de qualité en comparaison au montant déboursé. Dans les deux cas, ce n’est ni bon pour votre activité, ni pour votre réputation.
  • Cas n°2 : Je me sous-estime, après tout je sors des études/je viens juste de démarrer mon activité, je fixe un prix d’appel très bas car je n’ai pas vraiment confiance en moi et je préfère avoir des petits contrats que pas de contrats du tout. À l’inverse, ces free-lances cassent le marché et sont bien souvent critiqués et malmenés par les autres free-lances du domaine. Également, ils se retrouvent avec des propositions de missions souvent farfelues voir complètement abracadabrantesques, dans lesquelles ils dépensent toute leur énergie pour finalement pas grand chose. Car ces fameux clients qui n’ont pas de budget sont bien souvent les mêmes que ceux qui vous demandent de construire un Airbus avec trois allumettes. Et en deux jours, s’il vous plaît.

Dans les deux cas, vous partirez d’un mauvais pied, et vous vous mettrez vous-même en position de difficulté dès le début. Le mieux quand on débute est de fixer un prix juste, ni trop élevé, ni trop bas, qui vous permette d’attirer les premiers clients et de vous faire la main tranquillement. Mais alors, me direz-vous, comment fixer son juste prix ? Il est vrai qu’il est toujours un peu compliqué d’estimer son tarif horaire ou journalier. Combien valent mes compétences ? Mon travail ? Qu’est-ce que je vaux, moi ? Le plus simple reste de se baser sur les prix de la concurrence présente sur des plateformes de free-lances telles que par exemple malt.fr -c’est celle que nous utilisons le plus communément-, et de prendre en compte votre niveau d’expérience et d’expertise, le nombre de missions déjà réalisées …  Les années d’expérience sont bien entendu importantes pour fixer votre tarif : un free-lance n’ayant pas ou peu d’expérience ne peut prétendre au même taux horaire qu’un free-lance ayant 10 ans d’expertise dans le même domaine. Commencez donc avec un prix juste, et en fonction des mois, des années, réajustez progressivement ce tarif en fonction de votre nombre de missions, de l’expertise que vous aurez acquise, et également en fonction de l’évolution de la demande : au plus celle-ci est forte, au plus le prix de l’offre augmente. Pour la majeure partie des métiers du web, on est plutôt sur le schéma inverse (offre plus élevée que demande), mais il est tout à fait possible que dans votre domaine vous rencontriez ce premier schéma, et dans ce cas, n’hésitez pas à adapter vos tarifs en conséquence.

Fixer un prix juste vous permettra aussi de vous sentir bien dans vos baskets, et vous donnera tout l’aplomb et la confiance nécessaire pour réaliser vos premières missions et aborder de manière sereine la relation client-free-lance. Vous n’aurez ainsi pas l’impression « d’arnaquer » le client, d’être un imposteur ou de ne pas être légitime, et a contrario, vous ne vous sentirez pas non plus utilisé et lésé par rapport à la quantité et la qualité du travail fourni. 

4 – Rester dans sa zone de confort

Une fois les premiers contrats décrochés, on peut avoir tendance à rester -voir à camper- dans son domaine de compétences. On a trouvé ce qui nous plaît, on s’est spécialisé, on profite de la facilité que cela peut procurer. D’une certaine manière, ça peut être positif : vous progressez et montez en compétences dans ce domaine, vous devenez  un grand spécialiste et pourrez être sollicité et reconnu pour ce niveau d’expertise. Ça, c’est mon opinion. L’opinion de Ben est tout autre.

Ben à tendance à accepter certaines choses qu’il ne sait pas faire lorsqu’on lui propose des missions. Quand je lui ai demandé pourquoi il acceptait -voir même vendait- quelque chose au client qu’il ne savait en réalité pas encore faire, il m’a répondu que c’était la base même des start-ups à succès : elles vendent toutes des choses qui n’existent pourtant pas encore à leurs investisseurs et à leurs clients, avec le même aplomb que si elles existaient déjà. Une fois les fonds levés, les clients signés, la start-up s’emploie à réellement réaliser ce projet et le mène jusqu’à son terme.  En gros, sa mentalité se résumerait à « On ne sait pas le faire, mais on le vend, car on saura le faire ». Ben part du principe qu’accepter des choses sur lesquelles on ne se sent pas forcément à l’aise nous pousse ensuite à nous former pour savoir les faire, et qu’on monte ainsi un peu plus en compétences à chacune de nos missions. Bien sûr il n’accepte pas des missions de plomberie, vous m’aurez compris, ça reste toujours dans le domaine du web. Et force est de constater qu’il a raison, à chaque mission il progresse un peu plus sur la toile, à tel point qu’il est en train de devenir hyper pointu sur quasiment tous les sujets du webmarketing. Et moi, je suis là, mi-admirative mi-agacée, à me dire que je ne saurais jamais capable de faire une chose pareille, n’ayant déjà pas confiance en moi pour vanter les choses que je sais faire, mais alors vendre des choses que je ne sais pas faire, autant vous dire que les poules auront des dents. En or. 

Moralité : Essayez de sortir un peu de votre zone de confort quand vous en avez l’occasion. Ne refusez pas un beau projet parce qu’il contient des choses que vous ne maîtrisez pas encore totalement. Dites-vous que ce sera l’occasion d’apprendre, de relever des challenges, de vous former ou au pire de vous entourer de belles personnes qui pourront vous aider !

5 – Prendre tout pour acquis

Vous n’êtes plus salariés, vous êtes à votre compte. Ce qui signifie qu’il faut avoir une attitude proactive, être à l’affût de chaque potentiel contrat, et rester dans une logique de démarchage commercial. Ça peut être assez déroutant au départ car c’est une nouvelle mentalité à adopter, mais vous aller désormais devoir faire votre propre promotion. Les clients peuvent potentiellement se trouver à chaque coin de rue, il ne faut donc jamais cesser de se vendre, de distribuer des cartes un peu partout en afterwork, de faire parler de soi parmi ses proches. Ce temps de démarchage doit même être inclus dans votre temps de travail, car il fait réellement partie de votre nouveau rôle de free-lance. Demain, vous pouvez vous tout à fait vous retrouver sans rien car vous n’avez plus le filet de sécurité que procurait le salariat. Il faut donc y pallier et toujours avoir au moins un coup d’avance pour ne pas vous laisser surprendre. Anticipez, prospectez, réseautez un maximum et ne vous endormez pas sur vos lauriers. 

Pour ma part, je faisais un blocage total sur cet aspect commercial de la vie de free-lance, car ça ne faisait tout simplement pas partie de ma personnalité. J’avais du mal avec le concept de me vendre, de vanter mes compétences, et de me mettre en avant, d’une certaine manière. Et puis finalement, au fur et à mesure que je voyais mes clients contents de mon travail, profondément satisfaits de l’aide, de l’accompagnement et du soutien que j’avais pu leur apporter, j’ai naturellement eu envie de parler aux gens de ce que je pouvais faire, de la manière dont je pouvais eux aussi les aider à faire grandir leurs petites entreprises. J’ai maintenant même du mal à séparer le côté pro et perso tellement l’un et l’autre sont liés, et c’est donc spontanément que mon activité et mes compétences interviennent dans une conversation. Alors n’hésitez pas à faire parler de vous, car les beaux projets se trouvent là où on les attend le moins.

Voilà donc pour le petit recueil des thématiques qui m’ont posé problème à mes débuts. J’espère que, d’une manière ou d’une autre, cela pourra vous être utile pour bien vivre votre activité de free-lance et avancer dans vos projets. Dans tous les cas, vous avez déjà fait le plus dur : vous lancer. Je tiens à préciser que ces petits conseils ont été prodigués en toute bienveillance et sans jugements, puisque toutes ces « erreurs » je les ai commises avant vous. C’est plutôt une « note à moi-même » pour la Mélanie d’il y a cinq ans. D’ailleurs, je n’en ai listé cinq, mais autant vous dire que j’aurais largement pu allonger la liste. Si vous avez d’autres idées, ou si vous avez vous-même commis des erreurs en commençant votre activité de free-lance, partagez-les-nous en commentaires juste en dessous. On adore discuter. 

La bise,

Mel

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10 comments

  1. Votre article est vraiment au top ! Je suis en pleine refflexion pour me lancer en freelance et j’ai trouvé cet article très encourageant ! Bravo

    1. Merci Papatya ! Et n’hésite pas si tu as des questions, tu sais qu’on est là ! 🙂

  2. J’aurai pu l’écrire cet article tant il me parle ! La joie de la liberté au début, se lever à pas d’heure… Ca va bien le premier mois. Après c’est l’enfer ! J’ai encore du mal à vraiment bien m’organiser, mais sans rigueur je crois que c’est impossible de survivre en tant que freelance. Alors qu’on me dit « ouais c’est cool tu bosses depuis chez toi tu fais ce que tu veux »… Oui, mais il n’y a pas que ça haha

    1. Mais oui, la même ici ! C’était dur au début de se mettre un coup de pied au cul, et parfois certains jours ça l’est encore ! Bosser depuis chez soi c’est bien un petit peu, mais vraiment pas à faire tout le temps…

  3. Merci pour ce retour d’expérience, c’est vraiment intéressant de voir qu’on fait tous les mêmes erreurs au début 😂 !
    J’ai une question, quand vous avez commencé en freelance est ce que vous aviez un petit job à côté ?

    1. Hello Sven !
      Alors oui moi j’étais Barmaid à Paris en plus de mon statut de free-lance. Ça me permettait d’assurer les fins de mois. Lors de mon déménagement à Bordeaux par contre je n’ai pas repris de petits jobs, je me suis mise à fond dedans et ça a bien marché à ce moment justement. Pour Ben, pas de petits jobs, il a eu un télétravail puis s’est mis à son compte presque naturellement, progressivement.
      Bon courage à toi !

  4. Merci pour ces retours bien utile quand on souhaite se lancer dans ce domaine ! Je viens de la vente donc j’ai un peu l’habitude de me « vendre » (merci les multiples entretiens) mais là j’avoue que ma timidité et mon syndrome de l’imposteur ressort puissance 1000 ..! D’ailleurs comment peut on se former en web communication ou rédaction sans faire bac +5 ? Se qui n’est pas possible pour moi lol Sur ce je m’en vais farfouiller d’autres info sur votre blog :p

    1. Hello Marie ! Alors tu as plein de formations sur le web, bonnes et moins bonnes (je ne les ai pas testé donc je ne peux pas trop te faire de retour), sinon tu peux te former seule si tu es de nature curieuse et assidue, en faisant les choses par toi même et en fouillant sur le net, les forums ou les groupes facebook tu peux en apprendre énormément, mais il faut être motivée c’est sûr. Sinon il doit bien exister des BTS ou des formations à distance ? En tout cas je peux te l’assurer, un Bac+5 n’est pas forcement nécéssaire aha. Bon courage à toi et n’hésite pas si besoin. Mélanie

  5. Merci pour cet article Mélanie ! Par curiosité, tu mets combien de temps à écrire et poster un article comme ca ? Beau travail ! Merci, Mat

    1. Salut Mat ! Merci pour ton mot. Celui-ci j’ai mis une journée et demi je crois. Bien à toi 🙂