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6 mois sur les routes d’Europe : le bilan de mi-parcours

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J’ai la fâcheuse manie d’écouter de la musique mélancolique à chaque fois que je me mets à écrire un article pour le blog (coucouuu la playlist spotify jour de pluie). Et bien entendu, ça influe sur ma manière d’écrire. Vous allez donc finir par vous dire que je suis soit une nana à moitié dépressive, ou alors que j’ai juste envie de vous plomber le moral. Mais pas du tout, en fait. D’accord je suis de nature mélancolique, un côté de moi aime ressentir ce spleen, cette nostalgie. Mais j’ai aussi un côté de ma personnalité bien punchy, qui aime la déconne et qui recherche constamment l’aventure, le côté fun et léger de la vie. Comment tout ça peut cohabiter dans une même personne ? No idea. Bref tout ça pour dire qu’il est temps de faire le petit bilan des six mois passés sur les routes d’Europe, et que, promis, il ne sera pas larmoyant. Je vais peut-être changer de playlist, du coup. Juste pour être sûre.

Déjà six mois de nomadisme en Europe

On a beau recompter encore et encore sur nos dix doigts, ça fait bel et bien six mois que nous sommes partis sur les routes d’Europe. Six mois qu’on a laissés Bordeaux, nos proches, et le fromage français. Alors que pour nous, ça paraît être hier – même pour nos proches – – ce qui est assez vexant quand j’y pense, ça veut dire qu’on leur manque pas –. Le voyage passe à une vitesse affolante, on a du mal à se rendre compte de tous les pays qu’on a parcouru, de toutes les villes et les endroits qu’on a fréquentés. C’est comme vivre toute une vie, mais en accéléré. Parfois on en vient à mélanger les expériences, à confondre le nom des villes, à oublier le nom de nos endroits favoris. Et pourtant on passe presque un mois entier dans chaque pays, ce qui n’est quand même pas rien ! Bon je vais essayer de découper ce bilan en quelques grandes thématiques, ce sera plus simple.

Six mois de déplacements, de déménagements

À la question si souvent posée : “Alors, ça fait quoi d’être nomade ?” , eh bien je répondrais … que c’est fatigant. La réponse peut paraître étrange, mais pourtant elle est tout à fait sincère. Et j’ai promis de ne pas être larmoyante, mais pas de nier la vérité. Alors pour tout vous dire, les déménagements constants (toutes les deux, trois semaines) nous ont éreintés, surtout au début. On n’avait pas le rythme, pas la méthode, pas la forme. À chaque “emménagement” c’était une vraie galère. Où garer le van pour qu’il soit à proximité de l’appartement mais dans une rue calme et gratuite (histoire de décharger assez facilement) comment gérer le déplacement du chat, comment décharger toutes nos affaires sans faire un infarctus, comment s’installer dans l’appart afin de se sentir chez soi et à l’aise, mais en ne s’étalant pas trop pour pouvoir rapidement tout remballer… On a mis un long moment à trouver notre équilibre, on a dû ajuster pas mal de fois le tir. Pour vous donner un exemple de notre première expérience à Valence : on avait réservé un Airbnb en plein centre-ville, dans une rue où il était impossible de se garer, et bien sûr payante. On s’est retrouvé à décharger toutes nos affaires en mode “warning” en plein sur la route, on nous a klaxonnés tellement de fois qu’on a dû faire le tour du pâté de maisons à plusieurs reprises pour renouveler l’opération. Dans la précipitation, on a descendu Charlie du van sans vérifier si la cage était bien fermée résultat le chat s’est faufilé et nous a fait un sprint espagnol sur la route. On l’a choppé cent mètres plus loin, après avoir eu la peur de notre vie. Ensuite on a monté toutes les affaires au cinquième étage (sans ascenseur, sinon ça ne serait pas drôle), et on a mis deux bonnes heures pour bien s’installer. Et dans ces moments-là, on se dit juste : plus jamais. En Italie, on s’est sensiblement améliorés sur ces points mais on a commis d’autres erreurs : changer d’endroits toutes les semaines pour en voir “le plus possible”, réserver des logements pas chers mais tout à fait creepy et insalubres et devoir être relogés à neuf heures du soir par Airbnb … Bref, les joies de la vie nomade.
Au fur et à mesure, on a appris de nos erreurs – encore heureux – et on s’est nettement améliorés, notamment en se fixant quelques règles. Maintenant, on prend le strict minimum avec nous, on privilégie les logements avec ascenseurs ou en rez-de-chaussée, en pleine nature ou en bordure de ville, et on reste au minimum deux semaines par endroits afin de vraiment pouvoir se poser. Avec ça, on a commencé à vivre l’expérience d’une toute autre manière, et puis bien sûr, le soleil aidant – décharger par -5° où quand il pleut, c’est pas super fun – on a commencé à se sentir nettement mieux. Je pense qu’il nous fallait juste un temps d’adaptation, et même si les départs sont toujours fatigants, on ne les vit plus du tout de la même manière.

Bon, et sinon, il y a quand même des avantages à être nomade ou quoi ?! Parce que vous allez finir par penser que quand la nana n’est pas larmoyante, elle est défaitiste – #combogagnant – alors que bien entendu on adore notre vie de nomade ! On a du faire quelques ajustements mais on est maintenant complètement addict au fait de bouger constamment. Planifier (ou pas d’ailleurs, c’est bien aussi !) son arrivée, découvrir l’endroit avec des yeux de gosses émerveillés, côtoyer des lieux tellement différents les uns des autres, un jour être en plein coeur d’une grande ville et le lendemain se retrouver perdu en pleine montagne. Ça, c’est sur qu’on ne s’ennuie jamais, la routine ne fait plus partie de nos vies. Quand on en a assez d’un endroit, on s’en va, sans se poser de questions. C’est un sentiment de liberté extrême, et j’imagine qu’il sera très dur de revenir en arrière. Quant aux destinations, on essaie de réserver les logements un mois à l’avance, avec possibilités d’annulation. De cette manière on peut vraiment s’écouter et faire en fonction de nos besoins du moment. On ne se met aucune obligation, aucun objectif, aucune pression on fait juste ce qui nous fait le plus envie au moment T. En ce moment, on a une addiction aux parcs nationaux, donc on se met toujours à proximité pour les visiter plus facilement. Sur un coup de tête, on prend le van et on s’en va un peu plus loin découvrir les alentours, et on y passe la nuit. Ernest étant semi-aménagé, il peut satisfaire nos envies de vanlife de temps à autre. Et ça nous permet aussi d’être déjà sur place lors de la golden hour du matin pour prendre quelques photos. Et puis un réveil en van en pleine nature, ça n’a pas de prix.

Six mois à jongler entre la vie de free-lance et la vie de dora l’exploratrice

“Vous arrivez à travailler avec ce rythme ?” Alors pour ceux qui en douteraient, déjà, OUI, on travaille. Certes, on ne donne parfois pas l’impression, mais nous sommes quand même souvent devant nos ordis. Au début, on a aussi eu pas mal de difficultés à trouver un équilibre, on était beaucoup plus tenté de découvrir les lieux que de passer la journée face à l’écran – le choix est vite fait, me direz-vous – Mais on a finalement réussi à combiner les deux, on se prend deux ou trois journées par semaine pour explorer, et le reste du temps on travaille depuis des cafés, ou même en pleine nature. Comme ça, même au travail, on continue tout de même de découvrir un peu. Alors c’est sûr qu’ils nous arrivent parfois de travailler les week-ends ou même le soir, on fonctionne un peu en horaires inversés. Mais on a pris le rythme et de ce côté, rien à signaler. On vous fera un article beaucoup plus complet sur notre vie de free-lance, à savoir comment gagner sa vie, comment avoir des clients depuis l’étranger, ou même comment devenir free-lance car vous êtes vraiment nombreux à nous l’avoir demandé. Et puis que ce blog et un peu fait pour ça, en fait.

Six mois ensemble, vingt-quatre heures sur vingt-quatre

“Travailler ensemble, dormir ensemble, manger ensemble, respirer ensemble … vous survivez ?” Alors oui, Ben et moi adorons passer du temps ensemble. C’était déjà le cas à Bordeaux, et ça l’est encore plus aujourd’hui. Je ne dis pas que parfois on ne manque pas d’un peu d’air, qu’on ne s’engueule pas ou qu’on ne crève pas d’envie de voir nos potes car ce serait un énorme mensonge, mais au quotidien, on le vit plutôt bien. Ces six mois ensemble H24 nous on encore rapprochés, on est amenés à plus discuter, on fait plus facilement le point sur nos vies… Si je voulais être complètement niaise, je dirais que Ben est devenu ma maison, et que moi je suis devenue la sienne. C’est mon pilier au quotidien, mon repère dans cette vie qui change tout le temps de décor. Dernièrement, on a pris pas mal de recul grâce à cette aventure et à ce mode de vie, notre façon de penser est quelque peu différente et nos horizons se sont élargis. On appréhende le futur aussi d’une tout autre manière, on a de nouveaux objectifs et de nouvelles envies. Et tout plein de projets pour 2019, mais pour l’instant on en dit pas plus !

Six mois loin de la famille et des amis

“Tiens si on appelait Jess pour l’apéro ce …” Mais Jess elle est pas là. Elle est en France, comme tous nos amis et notre famille d’ailleurs. Et nous on est … loin. Et oui, pour ça aussi il a fallu un temps d’adaptation. Le temps de perdre nos réflexes et de laisser à notre cerveau le temps d’assimiler les conditions, le prix de cette nouvelle vie. Au quotidien, c’est pas facile d’être loin de tout et de tout le monde. Nos potes et nos familles occupaient une sacrée place dans notre vie, et ça laisse donc un grand vide une fois parti. Comme pour tout, on finit par s’y habituer, et surtout par y remédier. On aime sortir ensemble, le petit moment apéro afterwork reste donc toujours une tradition avec ou sans amis, mais pour le côté social, on a du creuser un peu. Comment rencontrer des gens quand on change toutes les deux semaines de destinations ? Pour ça, les réseaux sociaux nous ont bien aidés. Nous qui ne les aimions pas à la base – vivons heureux vivons cachés, tout ça tout ça – – bon bah là c’est raté, pour le coup – nous avons fini par les utiliser et c’est ainsi que nous avons pu rencontrer un cercle de voyageurs très soudés, généreux, bienveillants. On a fait de jolies rencontres virtuelles mais aussi physiques et ça nous a permis de partager notre expérience de nomades avec des personnes qui rencontraient les mêmes problématiques que nous, qui étaient confrontées aux mêmes ressentis, qui se reconnaissaient dans notre quotidien. Et grâce à ces rencontres, on a réussi à gérer le manque affectif qu’on pouvait ressentir en étant sur les routes. Bien sûr ça ne remplacera jamais une soeur, un frère, ou une meilleure pote, mais ça permet d’avancer, de se sentir appartenant à quelque chose, et finalement de s’épanouir au quotidien. On ne serait pas dans le même état d’esprit aujourd’hui si nous n’avions pas eu connaissance de ça. Je ne vais pas non plus faire l’apologie des réseaux, – faut pas déconner, oh – (à lire avec un accent marseillais prononcé), mais on peut trouver en eux le meilleur comme le pire. Et on est chanceux, car on y a trouvé pas mal de bon ces temps-ci.
Je pense faire un article à part entière sur le sentiment d’isolement qu’on peut ressentir en vadrouille, car même si loin de moi l’idée d’être pessimiste, ou de noircir le tableau, je pense que c’est important de mettre le doigt sur certaines vérités. Les gens envient ta vie, ton statut, ton voyage, alors qu’ils n’en connaissent pas la moitié. Et la vérité c’est que ce mode de vie ne présente pas que des avantages, et qu’il peut être sacrément déroutant pour certains, et même ne pas convenir du tout à d’autres ! Être nomade c’est à la mode paraît-il, mais ce n’est pas la clef du bonheur les gars ! Bref, c’est un autre sujet, sur lequel je me ferais un plaisir de m’étaler dans un autre article – un ou je n’aurais pas fait la promesse de ne pas être larmoyante, par exemple –.

Et les six mois à venir alors ?

L’autre moitié du voyage s’annonce belle, mais un peu moins sexy. La douceur de la méditerranée et de la mer en général va nous manquer cruellement. Nous passons dans des pays qui n’auront plus de côtes, et au plus on va monter, au plus il fera froid – vous le vivez le Noël en Pologne là ? – Donc on va en profiter pour faire des activités plus hivernales, et même montagnardes, car certains pays vont nous réserver de beaux massifs et de magnifiques parcs nationaux (coucou l’Autriche). Au total, il nous reste sept pays à savoir : La Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie, l’Autriche, la République Tchèque, la Pologne et l’Allemagne. Et pourquoi pas les Pays-Bas sur la route du retour… – on ne les arrête plus –
Beaucoup nous demandent pourquoi nous n’avons pas fait les pays nordiques, et à cela je répondrais que c’est surtout une question de budget. Je pense que ces pays feront l’objet d’un vrai trip à part entière afin de vraiment voir un maximum de lieux, pour lequel nous aurons prévu le budget en conséquence. Alors oui, bien-sûr que ça nous fait rêver, mais une chose à la fois s’il vous plaît, sinon notre cerveau risque d’exploser. Rien que quand je pense à tous les projets de l’an prochain je suis en surchauffe. Bref je ne vais juste pas y penser, pas pour le moment en tout cas. On va essayer pour l’heure de profiter du moment présent et des belles contrées Roumaines d’où je vous écris. Une chose à la fois – oui, je fais une thérapie en même temps que j’écris. Ça à l’air de marcher. Je crois –.

Je vous souhaite une belle journée les nomades, n’hésitez pas à poser vos questions juste en dessous, et moi je vous dis à bientôt pour la suite de l’aventure <3

 

 

Comme quoi ça va nettement mieux quand j’écris avec la playlist “ La vie est belle”. Non ? ^^

 

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12 comments

  1. Félicitation pour ces 6 mois déjà passés ! c’est génial d’avoir de si beaux projets en perspective !!! Hâte de voir la suite 😀

    1. Merci Flore, on partagera tout ça ici très vite <3

  2. Un joli bilan, réaliste et sans tabou ! Ca fait du bien des articles qui ne vendent pas uniquement du rêve ! 🙂

    1. Aha merci les copains pour votre petit mot ! Non, on est pas la pour vendre du rêve, on est plus du genre réaliste et pratico-pratique ^^ (enfin surtout ben 😅)

  3. Bravo pour l’article, c’est une sacrée expérience à vivre !
    C’est exactement le genre de road trip que nous aimerions faire mais plutôt les pays nordiques 😊 Mais comme vous l’avez dit ce sont des pays où il faut avoir malheureusement un gros budget !
    Bonne continuation pour l’autre moitié de votre périple et profite à fond ! 😁

    1. Merci pour votre petit mot ♡ Oui les pays Nordiques, ça doit être une sacrée aventure également … J’espère que vous aurez l’occasion de le réaliser, en tout cas on suivra ça de près 🙂

  4. Bravo pour cet article, on ne se lasse pas de te lire !
    J’aime ta façon d’ecrire et surtout le contenu réaliste que tu nous livres, contrairement à d’autres voyageurs qui ne parlent que de ce qui en met plein la vue à tout le monde. On attend impatiemment l’article sur la free-lance alors 🙂

    1. Merciii les gars ça nous fait super plaisir 🙂 En effet je suis pas du genre à mâcher mes mots (sur la toile comme dans la vraie vie) et hors de question pour nous d’ouvrir un blog pour prétendre d’avoir la vie parfaite ! Bien au contraire, on veut vous apporter des récits de vie réalistes et objectifs, de vrais retours sur la vie de nomade. Sinon, à quoi bon ? 😉 <3

  5. Coucou ! Après ces 6 mois sur les routes européennes, à combien êtes vous niveau budget ?

    1. Hello Marie, désolé pour le temps de réponse. D’après no calcul, le voyage en lui même nous à couté 2400€/mois (véhicule, logement, essence, courses, sorties)

  6. bonjour ! merci pour votre partage. Je n’ai jamais aimer les longs voyages (road trip) mais avec le confinement j’ai changé d’avis et j’aspire plus a être connecté avec la nature. Avant j’aurais réservez sur airbnb balti booking et je serais parti en voiture sans vraiment profiter du paysage et de la route mais mon fils m’a convertit à une manière plus saine de voyager. Malheureusement à cause de la situation je n’ai pas encore tenter l’expérience d’un road trip en camping car ou en van mais vous me donner vraiment l’envie de le faire.bonne continuation.
    Cdt

    1. Merci Stan, on te souhaite de belles aventures sur les routes 🙂